Chronique #7
Dans ce podcast, je vous raconte le jour où mon hôte m'a dit "on ne sait jamais, si tu deviens célèbre!!"
Si vous préférez la lecture, voici l'article "on ne sait jamais, si tu deviens célèbre" où je parle de ce moment magique lors d'un voyage au long cours!
Bonjour, aujourd’hui, je vais vous raconter les touts débuts, un souvenir du 1 mois de pieds libres. Un de ces petits moments où une rencontre fait toute la richesse des voyages au long cours.
Alors pour re-situer, j’étais partie 1er juin 2011, de Lons-le-Saunier dans le Jura, ville où je suis née, nous étions deux le jour du départ, mais une équipe de 6 était formée, les 4 autres nous attendaient aux rousses, juste avant notre première frontière avec la Suisse. Moins de 15 jours plus tard, on était plus que 3, les autres ayant pris une autre direction.
Le 1er juillet 2011
Le souvenir que j’aimerais vous raconter est cette journée du 1er juillet 2011, 1 mois jour pour jour après avoir commencé cette aventure.
Alors il y avait Sandrine, Sébastien et moi, on venait de traverser tranquillement les collines et les plaines de la Suisse Romande à la Suisse allemande, pour attaquer cette fois-ci les montagnes. Nos premières, montagnes !
La journée avait été merveilleuse, nous avions emprunté un chemin de rando absolument magnifique, c’était sublime et nous prenions doucement de la hauteur pour nous diriger vers notre premier col, le Grimsel pass.
Alors pour mon départ, mes collègues de boulot, m’avaient offert un altimètre multifonction, qui donnait également l’heure et la température, que j’avais accroché sur le devant de mon sac, pour être facilement accessible. Et alors que nous attaquions une belle montée pour atteindre le col, machinalement, je regarde l’altimètre. Et je vois qu’il affiche 2000 m!!!
Mes premiers 2000m
Je vous rappelle que je n’étais pas du tout une randonneuse à la base et que dans le Jura 2000 m ça n’existe pas.
Bref Sandrine et moi étions toute excitée, on avait même fait une petite photo pour l’occasion. On a également mis les gants, le froid se faisait déjà ressentir, plus on montait et plus on était exposée à un léger vent glacial qui nous frappait le visage. Nous sommes passés de 15° à 5° en quelques mètres.
Arrivé au col de Grimsel, on était congelés, mais les paysages étaient magnifiques. Ça n’a pas duré longtemps, car petit à petit, le brouillard s’est levé et nous a complètement bouché la vue, on n’était plus du tout en mesure de savoir où on pouvait poser la tente.
On s’est retrouvé au milieu de parking touristique, entouré d’hôtels et pas moyen de voir notre chemin pour nous en éloigner.
On a donc fait le tour de cette place touristique aux allures assez glauque et désertique, seuls 2 hôtels restaurants étaient ouverts.
Le Grimselblick
Nous sommes entrés dans le premier, pour demander s’il y avait un abri dans le coin où on pourrait passer la nuit, en expliquant à la dame mon projet, le prix de ces chambres étant bien trop élevées pour mon budget. Nous étions dans l’incapacité de planter la tente, tout étant goudronné autour nous et le vent violent et glacial ne nous motivais pas à dormir à la belle. La dame nous a alors indiqué un hôtel un peu plus loin, une sorte d’auberge, avec des chambres dortoir pas cher. C’était la première fois qu’on avait envisagé éventuellement payer une chambre pour dormir.
C’est comme ça qu’on s’est retrouvé au Grimselblick !!
Malheureusement, il était complet, on insiste un peu, n’ayant pas d’autres solutions, et recommençons notre histoire. Il se trouve que le patron, petit fils du créateur de l’établissement était un voyageur, il avait parcouru l’Europe à moto quelques années auparavant.
Il réfléchit un peu et nous propose de dormir sous les toits, un tout petit local qui sert à entreposer du matériel. On était aux anges. On s’est donc retrouvé au chaud, malgré l’absence de chauffage, la transition avec l’extérieur était radicale.
On s’est organisé pour pouvoir improviser trois lits.
Sandrine et Sébastien avec leur grande taille eux avaient bien du mal à se mouvoir dans ce tout petit espace tant en largeur qu’en hauteur. D’où l’avantage d’être petite, parce que moi ça m’allait fin bien.
On ne sait jamais, si tu deviens célèbre!!
Une fois installé, on est redescendu et on a passé la soirée à discuter avec notre hôte, Alwin qui avait donc effectué un tour d’Europe en Harley avant de reprendre l’hôtel familial.
Il parlait très bien le français et nous a expliquées qu’il en plaisantant qu’il était la troisième génération : le premier crée, le deuxième fructifie et la troisième coule l’affaire…
À l’époque l’hôtel tournait bien, mais aujourd’hui je sais qu’il a été revendu.
Après avoir passé une bonne partie de la nuit, à parler avec Alwin du voyage que j’entreprenais, puisque là, j’en étais qu’au début de mon voyage, ça faisait que 1 mois que j’étais partie, certain pensait encore que j’allais abandonner. Alwin m’a demandé juste avant qu’on aille tous se coucher, de signer un tableau qui représentait une vue aérienne de son l’hôtel, en me disant, « on ne sait jamais si tu deviens célèbre un jour…. »
J’étais bien surprise et surtout toute bête ne sachant pas quoi mettre, mais tout de même assez fière.
Ensuite, on est tous allé dormir et c’est donc à l’abri que nous avons passé la nuit, pas mécontent de notre rencontre avec Alwin.
Je garde vraiment, un très bon souvenir de cette journée donc du 1er juillet 2011, qui avait été excellente, tant au niveau du sentier empruntés dans la journée, que sur notre rencontre du soir. Aujourd’hui, je n’ai plus de nouvelle d’Alwin, si par le hasard d’Internet, il en venait à écouter cette émission, sait t’on jamais, ce serait en tout cas un plaisir pour moi de reprendre contact.
Alors voilà, je voulais simplement partager avec vous ce moment de vie en voyage…. Un souvenir certes un peu anecdotique, parmi plein d’autre évidemment, mais qui font la richesse de ces voyages au long cours.
On ne peut jamais vraiment savoir à l’avance à quoi s’attendre, vous aurez beau tout avoir prévu, si vous êtes attentif et ouvert, la vie trouvera toujours un moyen de vous surprendre. Et tant mieux, parce que ce sont ces petits moments qui font toute la beauté du voyage. C’est toutes ces rencontres, cette générosité, ces partages en plus de la beauté de la nature qui nous épanouissent dans notre cheminement et nous donnent envie de poursuivre.
Tout ça pour vous rappeler, qu’il fait toujours suivre ces rêves, et vaincre ces peurs imaginaires.
Et comme disait Victor Hugo : « Le bonheur se cache parfois dans l’inconnu ».
Sur ce, je vous souhaite une excellente semaine et une bonne préparation de voyage si c’est votre cas.
Et si jamais vous n’habitez pas loin du col de Grimsel, en Suisse ou si vous y passer, aller faire un Grimselblick si toutefois, c’est ouvert, vu le contexte actuel, on ne sait plus. Et si jamais il y a toujours ce tableau et bien envoyez-moi un message sur le groupe Facebook « préparer son voyage à pied ou à vélo » et dites-moi ce que vous avez pensé de l’endroit.
À bientôt, ciao.
Caroline
À PROPOS
Caroline Moireaux. Partie le 1er juin 2011 pour un TDM principalement à pied. Je suis revenue 8 ans après, avec des souvenirs plein la tête.
RETROUR SUR 8 ANS DE VOYAGE
8 ans de voyage autour du monde principalement à pied mais aussi à vélo et en bateau, 30 pays et plus de 53000 Km. Récits, photos, trucs et astuces...
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