Chronique #3
Dans ce podcast, on définit ce qu'est un voyage au long cours et les peurs qui peuvent y être associées
Si vous préférez lire, voici l'article "Voyage au long cours aussi passionnant qu'effrayant!"
Bonjour, alors aujourd’hui nous allons parler de plusieurs petites choses. Nous allons voir ensemble ce qu’on entend par voyage et plus précisément par voyage au long cours. Et nous verrons aussi quels sont les freins au départ, qu’est-ce qui nous empêche de manière générale de partir.
Alors le terme « voyager » selon mon petit Larousse illustré de 1987, qui m’avait été offert à Noël par l’école, c’est le fait de se déplacer hors de sa région ou de son pays. Et oui, pas besoin d’aller loin pour voyager. D’ailleurs, ne parle-t-on pas de voyage intérieur ? Probablement le voyage le plus long du monde, bien qu’étant le plus proche 🙂
« On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui nous fait ou nous défait » disait Nicolas Bouvier dans son livre : L’usage du monde.
Et c’est bien dans ces voyages au long cours que le voyage extérieur devient souvent intérieur sans même qu’on l’ai vu venir.
Pour la petite histoire, sans rentrer dans des détails de linguistique, que je ne suis pas, le terme « Long cours » était utilisé dans la marine marchande pour désigner les longues traversées en mer dont les navires mettaient longtemps à revenir. Pour être qualifiée de voyage au long cours, il fallait que la distance soit supérieure à 1300 lieues soit plus de 6 276 km. Ensuite, sont apparus les vols long-courrier et c’est ce terme aujourd’hui qui est utilisé que ce soit pour les paquebots ou les avions.
Mais le terme long cours n’a pas dit sont derniers mots et aujourd’hui il est employé par les voyageurs blogueurs qui partent pour plusieurs mois ou années. Que ce soit à pied, à vélo, à trottinette, à moto, en van ou que sais-je encore. Le voyage au long cours passionne les amoureux d’aventure et découverte.
La notion de distance parcourue qui qualifiait un voyage au long cours, se mixe désormais peu à peu avec le temps passé à voyager.
Alors personnellement pour moi un voyage au long cours, c’est un cheminement continu sur plusieurs mois ou années.
Cela reviendra nécessairement à faire un certain nombre de km, mais nul besoin d’aller au bout du monde pour cela, faire un tour de France ou Compostelle pour moi c’est déjà un voyage au long cours, si celui-ci est fait de manière lente, c’est-à- dire qu’il dure plus d’un mois.
En dessous d’un mois, je considère ça plutôt comme des vacances et non plus comme un voyage au long cours, mais ceci n’est que mon avis personnel.
Gilbert Keith Chesterton disait « Le voyageur voit ce qu’il voit, le touriste voit ce qu’il est venu voir. »
Alors depuis la nuit des temps, l’homme rêve de voyage de découverte, d’exploration, petit déjà, on se laisse bercer par les comtes de grand voyageur, parti explorer les fins fonds de l’océan et pourtant le voyage pour certains faits peur et génère un certain nombre de freins.
T’as pas peur?
Est l’une des questions que l’on me pose le plus souvent, et à quoi je réponds désormais systématiquement : peur de quoi?!!!
Parce que je me suis rendu compte, que la plupart du temps, les gens ne savent pas encore, au moment où ils me posent la question, peur de quoi. C’est comme si cette question était un réflexe lorsqu’on parle de quelque chose de nouveau ou de peu commun, une sorte de peur réflexe de l’inconnu. Lorsque à mon tour, je leur pose la question et bien, ils ne savent pas trop, et bredouillent : « Ben, je ne sais pas moi, peur de… »
Donc voyons ensemble peur de quoi, et essayons d’examiner le bien-fondé de ces peurs. Je les ai regroupés dans deux catégories générales.
Peur des animaux ? Essayer de repenser à la dernière fois que vous avez vu un animal sauvage en vous promenant. Et si cela vous est déjà arrivé, quelle a été sa réaction ?
Il est fort probable qu’il ait fui, n’est-ce pas?! Tout simplement parce qu’il a bien plus peur de vous. Un animal, en général, contrairement à l’homme, ne tue pas pour le plaisir. Le plus important, c’est bien sûr de respecter les consignes de sécurité relative aux animaux sauvages qualifiés de potentiellement dangereux dans certains pays ainsi que de garder ses distances et de respecter leur milieu naturel.
Par exemple, j’ai souvent vu les serpents à la dernière minute, au moment où ils bougeaient, car j’allais leur marcher dessus. Il faut donc rester attentif, ne pas paniquer, s’écarter et voilà. Vous les laissez passer ou changer de direction, inutile de les agresser, d’essayer de le faire fuir ou je ne sais quoi, ils sont chez eux, ne l’oubliez pas!!!!
Peur des hommes ? Posez-vous objectivement la question : y a-t-il plus de chance de se faire agresser en voyageant sur des petits chemins, qu’en allant faire ses courses, ou en sortant le soir boire un verre avec ses amis ? (si si rappelez-vous, on pouvait faire ça avant). Alors en fait, les actions que l’on fait souvent ou auxquelles nous sommes habitués, comme faire ses courses ou sortir avec ses amis, ne nous font plus peur, car on sait à quoi s’attendre. Nous avons effectué ses actions un nombre suffisant de fois pour s’être rendu compte que la probabilité qu’il arrive quelque chose est faible. Et si on ne sait jamais fait agresser, et qu’on ne connaît pas personnellement, quelqu’un qui se soit fait agresser, il est peu probable qu’avant d’aller faire ses courses, on pense qu’on peut se faire agresser. Pourtant, la probabilité est là. Mais on n’y pense pas, car cette probabilité est très faible et bien en voyage, c’est pareil.
En 8 ans de voyage, j’ai seulement dû gérer 3 fois des mecs un peu lourds et on ne m’a jamais volé mes affaires. Rien à voir, pour comparer, avec l’année de mes 18 ans où je sortais tous les week-ends et ou systématiquement, je devais gérer cette situation avec un mec un peu lourd et on m’a même volé des affaires à un anniversaire!!! Donc vous voyez ça peut arriver n’importe où et n’importe quand.
Toutefois, utilisez toujours votre bon sens, écoutez votre intuition et votre cœur. N’hésitez jamais à dire non, ou à changer d’avis. Et si votre intuition vous dit de partir, partez, faites lui confiance, c’est de loin votre meilleure amie 🙂
Ces peurs dites irréelles, celles qui ne sont pas directement liées à une situation de danger présente, proviennent de l’imagination humaine, de la projection que l’on se fait d’une situation ou d’un événement inconnu. Elle résulte souvent de l’ignorance. En fonction de notre vécu, de nos expériences passées, on ne va pas réagir de la même manière face à telle ou telle situation.
Alors après, on a les excuses plus pratico-pratique, genre oui, mais je n’ai pas le temps, pas l’argent, j’ai une famille, un crédit, un boulot… Ou encore je ne parle pas anglais,…
Alors pourquoi je dis que ce sont des excuses et bien parce qu’elles ne sont pas de réels freins, c’est que des choix à faire ou pas. Si vous dites, je n’ai pas le temps, je vous répondrais prenez le, quittez votre boulot ou autre et prenez le temps de faire ce qui vous plaît, pas d’argent trouvez-en, planifier ce dont vous avez besoins et économisez, mettez en place des actions qui vous permettront de pouvoir mettre de l’argent de côté si aujourd’hui ce n’est pas le cas, ou bien selon votre âge demander des bourses de voyages, il en existe plein, fait un travail saisonnier en Suisse, trouver des sponsors… Voyager à pied m’a coûté 4,2 € par jour, ce n’est pas grand-chose par rapport à une vie sédentaire classique, en France par exemple.
Si vous avez une famille, vous pouvez très bien décider de partir tous ensemble. Je connais plusieurs familles qui on fait ou qui font de grand voyage autour du monde, il y a même en France un festival qui est dédié au voyage en famille.
Si vous avez un crédit de maison par exemple et bien soit vous faite le choix de mettre votre maison en location ou bien vous la vendez et là plus de problème d’argent… Pour les langues et l’anglais plus précisément alors oui ça aide quand on est hébergé dans les villes, mais dans les campagnes à l’étranger c’est comme chez nous, peut, voir personne ne parle anglais de toute façon, il vous faudra apprendre quelque base de vocabulaire des pays traversés, ne serait ce que par respect pour les gens qui vous accueillent c’est quand même plus sympa de pouvoir « baragouiné » dans leur langue, et ça prend pas beaucoup de temps pour se débrouiller même pour les gens comme moi qui étais vraiment nulle en langue à l’école. Et puis, finalement, vous n’êtes pas obligé de partir à l’étranger il y a déjà beaucoup à faire en France ou dans d’autres pays francophone.
Alors à chacun son voyage en fonction de ses propres peurs, croyances, habitudes ou envies. Il existe autant de voyages possibles que de voyageurs. Ne vous arrêtez pas à vos peurs, elles sont là pour vous aider à ne pas faire n’importe quoi!! De plus, comme on l’a vu, elles sont souvent imaginaires et ne viennent même pas de vous. Nos croyances limitantes sont issues de notre éducation, de nos proches, notre culture et de nos expériences.
Sortir de sa zone de confort, partir à l’inconnu, lâcher son quotidien, nous permet d’enrichir notre expérience de la vie et d’explorer de nouvelles choses. Mais tout est une question d’équilibre et de choix.
Si vous avez envie de changement dans votre vie, mais que vous faites du surplace par auto sabotage, qu’il soit conscient ou non, c’est là que vous allez souffrir, c’est ce déséquilibre entre vos envies et votre réalité qui va créer un mal-être en vous. Prendre conscience du rôle qu’on joue au quotidien sur ce qui vous arrive et la place que prennent nos croyances peut être source de paix.
Apprendre à se connaître est sans doute le plus beau des voyages, quand bien même il est loin d’être le plus facile et le plus confortable.
Nous terminerons avec cette citation d’Eric Poindron, qui à voyager avec un âne, et qui a écrit dans son livre « Belles étoiles » en 2001 ces quelques phrases.
« Je m’étonne encore de cette absence de patience, hélas si répandue chez le voyageur moderne. Voyager, c’est accepter une marche lente, pénible et embellie à travers l’inconnu qui obsède. Pour devenir un autre, je cherche à deviner ce qui se cache derrière le monde. Je claque la porte de la maison tout simplement. Je traverse un trottoir, parfois ça peut suffire. Voyager, c’est observer ses semelles et imaginer qu’elles tiendront le coup. C’est inventer un autre rythme.«
Voilà, je laisse méditer sur ces belles paroles et en trouver le sens qui vous parlera le mieux. Passez une excellente semaine. À tout bientôt, ciao.
Caroline
À PROPOS
Caroline Moireaux. Partie le 1er juin 2011 pour un TDM principalement à pied. Je suis revenue 8 ans après, avec des souvenirs plein la tête.
RETROUR SUR 8 ANS DE VOYAGE
8 ans de voyage autour du monde principalement à pied mais aussi à vélo et en bateau, 30 pays et plus de 53000 Km. Récits, photos, trucs et astuces...
FORMATION
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